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Paroles de plumes... Atelier d'écriture

27 mars 2012

Paroles d'enfance 4

Proposition : Une journée du deuxième personnage

 

Par Marcel Valard


Comme chaque matin. Tous les jours, il fallait lever la tribu, les jours d’école ce n’était pas les pires.

Les habits avaient été rangés la veille, chacun sa chaise, pliés parfois sommairement.

Après une toilette a minima, bien souvent que le bout du nez, et un peu d’eau sur les cheveux, pour ranger les mèches rebelles. Ils partaient à l’école.

Mais le dimanche, elle devait penser à tout, que chacun ait son habit du dimanche, amidonné, blanchi, repassé. Les chaussures cirées. Heureusement les bains avaient été pris la veille au soir.

Enfin la meute était prête, elle aussi avait fait toilette, le dimanche c’était un peu jour de fête.

Les fêtes carillonnées c’était le même travail, le même plaisir, de les voir si beaux dans leurs habits du dimanche.

Ils ne lui feraient pas honte, toute veuve qu’elle était.

Sa tache de chaque jour, son but de chaque heure, c’est qu’elle n’aurait pas à rougir de sa condition, même si parfois le cœur lourd du deuil, elle avait, la larme à l’œil.


Par Sarah Lesselbaum


Je regarde Pépé Charles

les yeux piqués dans le journal

le journal du jour certainement

mais hier, c'était comment ?

Journal intime hermétiquement fermé.

 

Des indices égarés ça et là

m'attirent dans le passé.

Mariage, familles réunies, évidence des sourires,

clichés instantanés, bonheur figé,

malheur camouflé, mal dissimulé :

jours percutés

jours froissés

Jours terrifiés

Jours oubliés

jours à démolir

journal du jour à ouvrir

pour reconstruire les jours.


 

Une journée exceptionnelle


Par Marcel Valard 

 

Mais quelle journée ! mais quelle journée !

Comme a l’accoutumée ce jour là, il n’y avait rien qui me faisait pressentir l’exceptionnalité de ce jour.

Le soleil était levé, beau et chaud, mais pas trop, l’air sentait encore la fraicheur des prémices de l’aube.

Nous cheminons, main dans la main, une chanson dans la tête, un sourire naissant fleurissait nos lèvres.

La légèreté de l’être nous habitait, rien n’assombrissait notre cervelle.

Nous étions bien, simplement bien…

Ce jour merveilleux, exceptionnel est à marquer d’une pierre blanche pour combattre les jours gris de cervelle à l’envers.

Sachant qu’il a existé et qu’il ré existera malgré les vicissitudes de notre quotidien médiatique…


Par Sarah Lesselbaum

"De Paris à Saint-Jean-de-Luz"

 

Mémé Germaine était là, Pépé Charles aussi,

et certainement mes parents.

Voilà la seule certitude qui me reste de cette journée exceptionnelle

où j'ai découvert un tel trésor que maintes fois je l'ai raconté pour me persuader de ne pas l'avoir rêvé :

Toute petite, assise au bord de l'eau, le regard posé sur le sable.

Soudain mes yeux s'écarquillent et mes petits doigts n'y croient pas non plus :

j'approche mon visage pour chasser le mirage, mais non, c'est bien ça :

mes mains plongent dans le sable pour en prendre de pleines poignées, et que vois-je ?

Chaque grain n'en est pas un,

c'est à peine croyable !

C'est si petit et pourtant vrai !

Ces grains de sable sont de microscopiques coquillages venus pour moi s'échouer par milliers sur le rivage...

 

 

Bad Trip

 

Il était parti comme tous les matins, à l’heure, même un peu à l’avance, comme dab !!! Quoi !!!

La mobylette pétaradait dans les rues sombres de ce matin d’hiver.

Rue du chemin sombre, ce fut le noir complet, plus de Teuf ! Teuf ! plus rien…

Dans les heures qui suivent.

Dring ! Dring ! À la porte, deux gendarmes ????

- Bonjour Madame.

- Bon … ???

Le cauchemar gaulois existe, le ciel vous tombe sur la tête.

Le noir, le néant, le vide absolu. Plus de Teuf ! Teuf !

Plus rien…

 

Communiqué du journal local : "Un jeune agent de la compagnie d’électricité est décédé à l’hôpital, suite à un accident de la circulation, après un coma de plusieurs jours." 

Marcel Valard


Souvenir de l'un ou de l'autre personnage

 

Se souvenir

C'est souffrir

Alors ne rien dire

En finir avec le pire

Le faire périr

Pour pouvoir rire

 

Et pourtant

L'oeil trahit

S'humidifie

Le silence parle

Les lèvres tremblent

Et le coeur bat au rythme

Des souvenirs

Maudits

 

Sarah Lesselbaum





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13 février 2012

"Les mots pour le dire" (quelle proposition ?)

par Marguerite Cellier


Les mots pour le dire…

 

Il y a tant de choses que je voudrais leur dire,

mais c’est impossible, les mots ne veulent pas sortir.

Je me sens ridicule, maladroite.

Impossible pour moi de me mettre à nu, de dire ce que j’ai sur le cœur.

Peut-être est-ce de la pudeur….allez savoir ! ! !

 

Mais maintenant il le faut, car dans quelques années, deux, trois,

peut-être plus, peut-être moins, il sera trop tard.

Alors, je confie à cette page l’amour que j’ai pour elles,

et celui que j’ai toujours pour Bob, leur père.

 

Tous les quatre auront été mon bonheur,

ma joie de vivre… même si cela n’a pas toujours été facile.

Il y aura bien eu quelques orages, mais très vite

le soleil brillait de nouveau, et c’était comme si rien ne s’était passé.

 

Comment leur dire merci pour tout ce qu’ils m’auront donné ?

Pour Bob, c’est trop tard, il est parti en me laissant les mots

que j’aurais voulu lui dire…. et qui sont restés sous silence.

 

Tous les quatre, je les aurais aimé plus que tout au monde et,

si je n’ai pas su leur dire, j’espère leur avoir montré.

C’est tout ce que je désire.


31 janvier 2012

Les "10 mots" 2012

Dans le cadre de "dis-moi dix mots qui te racontent" édition 2011.12

Mots choisis : âme, autrement, caractère, chez, confier, histoire, naturel, penchant, songe, tranports.

 

 

Exercice "d'échauffement" : Utilisation des mots du tableau en rapport avec le mot "caractère"


Par Marguerite Cellier

Parler des caractères deLa Bruyère ?

Oui, mais par lequel commencer ?

Le sacré, le fichu, le mauvais ou le bon ?

Peu importe, deLa Bruyèreon peut tout accepter.

Mais j’opterai pour le bon, avec des majuscules, car avec

un talent tel que le sien, on peut difficilement dire qu’il était mauvais.

 

Les envieux peuvent dire qu’il était casse-pieds

et un tantinet diabolique, mais ce n’est pas vrai.

Ceux qui l’ont bien connu affirmeront qu’il était charmant et agréable,

surtout lorsqu’il utilisait les caractères italiques

choisis avec beaucoup de goût sur la table de casse.

 

Allez, assez parlé de lui, je m’efface pour laisser la place à son talent……   



Par Marcel Valard

Le coléreux ce casse pied qui avec sa fougue, diabolique est un, mauvais compagnon, un sale caractère, lui le gentil, s'épanoui, il est bon, doux, charmant, agréable.

Il existe des gens sales et ce n'st pas agréable de les côtoyés.

Que dire du rieur, si à bon escient il se gausse.

D'un fichu caractère, ce peut être ce nerveux, ce sanguin rougeoyant, et ces personnes  changeantes, mon dieu comment aimer tout ce beau monde.

Peut-être que ce sacré dragueur, coureur au caractère enjoué nous fera sourire …

De ses mésaventures, de ses fausses rencontres, de ses bonnes aventures.

 

Par Io Immediato

Et dis donc, sacré fichu foutu de caractère, tu vas me la ramasser cette casse !

Prends ta pince……..et redistribues !

Ainsi s’emporte Emile, imprimeur de son métier, un sanguin au caractère vraiment fougueux. Son prote en est vert ! !

Juste à ce moment, apparaît une jeune fille, au caractère si visiblement humble et sensible qu’elle a comme un mouvement de recul.

Le prote, c’est Julien, son amoureux, et de le voir rabroué par son patron « de caractère », elle en éprouve l’irrésistible envie de prendre son beau fiancé dans ses bras.

Oh, elle sait bien pourtant que Julien a besoin de se frotter à l’autorité pour tremper son  caractère bien trop doux, si doux que quand la colère le prend on ne le reconnaît pas.

La journée enfin finie, tous les deux s’en vont mains dans la main assister à une représentation. Oh, pas à caractère trop intellectuel, simplement quelque chose d’un peu léger, manière d’y retrouver son bon caractère……

 

 

Proposition N°1 : décrire un proche : définir son caractère et l'illustrer d'une histoire 

 

Par Sarah Lesselbaum

Mireille

Mon amie de toujours, où qu'elle soit

caractère de merveille !

 

Mireille qui dans les joies comme dans les peines

a toujours le sourire aux lèvres

une étincelle dans les yeux.

 

Non pas qu'elle soit indifférente

mais parce qu'elle est aimante

et ne veut pas vous écorcher

visage réconfortant qui vous dit "ça va aller"

 

Elle se glisse dans la vie comme un parfum naturel

et dans son sillage tourbillonnent ses mots doux

que l'on butine comme du miel

 

Ses rires, ses sourires

bijoux étincelants suspendus à ma vie

m'accompagnent en un murmure

dans une danse colorée.

 

Par Io Immediato

Bourrue, ah ça, elle est bourrue !

Mais quand on songe à son vécu, comment pourrait-il en être autrement ?

Lundi, les transports en commun sont en grève, je la sollicite pour me véhiculer.

Arrivant chez elle…..elle n’est même pas habillée !   

Quelle histoire ! Mais c’est que je vais être en retard moi !

Et bien, sans sourire, mais avec beaucoup de naturel, la voilà qui n’ôte que son tablier et descend. C’est que, voyez-vous, le caractère d’urgence de mon rendez-vous lui avait échappé, mais pour rien au monde, malgré son air revêche, elle ne veut faillir à une promesse. Même si cet impératif semble revêtir un caractère bien futile à ses yeux.

Allez ;va, quand vous la connaîtrez mieux, vous saurez ne pas vous fier à son caractère un peu ténébreux, et vous découvrirez aisément l’âme sensible de mon amie Rosette.

 

Par Marcel Valard

Je le connais bien, trop bien.

Il ne fallait pas se faire remarquer c’est sa devise. Toujours à la traine, jamais le doigt levé. Non ce n’était pas un blocage psychologique, non c’était comme cela.

L’exemple le plus criant …

C’est le jour ou il avait réussi son concours avec de très bonnes notes, il aurait du se présenter seul sur l’estrade pour recevoir les lauriers. Il ne vint pas prétextant un diplomatique malaise.

Il le savait pourtant, que son attitude lui faisait perdre toutes les possibilités d’une présentation.  Pour la recherche de boulot se ne pouvait n’être qu’un plus.

Qu’importe-t-on ne se change pas d’un tour de manivelle. Il n’y a qu’au ciné que ça marche.



Proposition N°2 - utilisation du mot "caractère" :

Quels caractères (typographiques) et en quelles couleurs décriveriez-vous votre caractère ?

 

Par Io Immediato

A la voir, c’et bien simple, on pense tout de suite à un fil de fer……en bobine ! ! !

Enrobée de tons chauds, dans les rouges, les ocres, les orangés…parsemés de paillettes. Des torsadés aux volutes arrondies lui entourent un visage rieur.

L’œil est pétillant de malice, axé avec confiance sur un monde plus gris.

Elle se déplace sans précipitation, faisant montre d’un calme tranquille,

quasi olympien.

Quand sa bouche s’ouvre, on voit s’envoler comme des ballons multicolores, gonflés d’une légèreté aérienne, planant tout autour d’elle, invitant le monde à la joie. Et, au dessus de sa tête, se déploie un majuscule M, comme soufflé par un verrier vénitien.

 

Le soir venu, les couleurs s’estompent, les ballons se dégonflent, et la voici comme rentrant dans sa coquille. Car, il faut bien le noter, elle préserve ainsi jalousement sa solitude, condition nécessaire à la conservation de son caractère si enjoué.

 

Par Sarah Lesselbaum

Mon caractère s'écrirait en italique

Avec lettres grandes et petites

Etalées puis effilées

S'envolant au gré du vent

et des volutes mélodiques du merle

 

Les pleins et les déliés

S'enrouleraient à mes pensées

En arabesques arc en ciel

Pour y écrire à l'encre azur

Les couleurs de l'aube nouvelle

 

Par Marcel Valard

Comment parler de soi, de son caractère, si ce n’est quand bien, je dirai en rondeur la diplomatie un art. Peut-être le non-dit, la fuite.

Verte est la couleur de l’espérance, j’aime la couleur de la lumière, vert et jaune

Alors ???

Les rouges, tous les rouges déclinant le jaune, le rouge, la colère incontrôlable, parce-que poussé à l’extrême de l’attente, volcan de rage, qui s’éteint dans un excès de cendre, d’amertume, mort, noircitude… Perte inconsolable…

Jaune et vert marron peut-être…

Tout en Comic Sans MS Parce que le nom de cette police est marrant et que le style me sied.

Bien que bien droite ses courbes enchantent la page, comme les courbes de ces images, non agressives d’un cerclé de des toits extravagants…

 

 

Proposition N°3 : Textes composés avec les "10 mots"

 

Par Marie-Odile Pouppa

Qui peut dire comment faire autrement

que de se réfugier dans un fabuleux songe,

juste histoire de panser nos bleus à l'âme

et oublier que l'on n'a pas le talent de Sagan.


Que malgré un caractère bien trempé,on a

souvent tendance céder à ce penchant naturel

qui amène à nous précipiter chez une amie

pour lui confier nos tourments...

nonobstant les problèmes de transports.

 

par Sarah Lesselbaum

J'étais dans les transports en commun, assise dans un songe matinal. A la station Bellecour, une petite mamie vint s'asseoir à côté de moi. Je trouvais naturel de me pousser un peu pour lui faire plus grande place. On eût dit que cette attention lui plut et elle esquissa un fin sourire .

Mon regard s'est alors accroché à son iris bleuté et, cédant à mon penchant d'exploratrice, je me risquais à pénétrer son âme pour découvrir son caractère.

Il me sembla alors entendre son histoire, celle qu'elle aurait aimé confier autrement que dans le silence, ce silence qui chez certains sonne parfois si clair…

 

Par Io Immediato

Et puis quoi encore ?

Comme s’il était naturel de se dévoiler ainsi au monde ?

 

Par un petit matin frisquet, elle va chez le boulanger, vous savez bien,

celui  du dernier carrefour avant le parc, au caractère si sanguin, mais dont le

pain est incomparable.

 

Et bien, en se penchant sur le comptoir, elle a perdu . . .son œil de verre !

 

Horreur dans la boutique, tout le monde crie . . . mais personne ne songe un instant à ramasser . . . la chose !

 

L’émoi est grand, le trouble encore plus, car elle a vraiment l’impression d’avoir

mis son âme à nu, d’avoir confié son secret à une meute ! ! !

 

Autrement défaite, elle se sent piteuse et triste, et n’ose même pas rentrer par les transports en commun !

Pour sûr que ce jour-là, chacun aura une drôle d’histoire à conter en rentrant chez soi.

 

Par Marcel Valard

Il arrive à dix huit heures, les abords de la gare à cette heure, je crois qu'il n'y a pas heure pour se garer dans ce capharnaüm, même les TRANSPORTS en commun sont à l'arrêt. Elle avait trouvé une place, un miracle, lui l'a cherchée des yeux, c'est qu'en elle jaillit de la voiture qu'elle le vit, il l'a vit.

    Il ne l'imaginait pas AUTREMENT. Pas le temps, pas d'effusion, pas d'embrassade. C'est son vague à l ’ÂME.

Il faut s'immiscer dans la circulation continuelle des autos.

Et c'est bien sur avec NATUREL qu'elle effectue la manœuvre.

Se PENCHANT vers elle, il SONGE, je ne l'ai pas senti. Il lui effleure la main.

Chez lui c'est son CARACTÈRE pas de vague, pas de brusquerie.

Comment lui CONFIER l'HISTOIRE qui l'a amené jusqu'ici.

Cette recherche, près de CHEZ lui.

Cette voiture existe-t-elle. Le décor est dans la brume, il remarque que le tableau de bord, voyants, manettes, compteurs, rien que de très ordinaire et pourtant, c'est un rêve… Non…

         C'est une autre dimension. Un autre temps, les TRANSPORTS modernes nous font changer de lieu si rapidement.

24 janvier 2012

Paroles d'enfance 3

d'après "Robert et Joséphine" - Suite de l'atelier du 3 janvier

2 propositions : 

a) A propos d'un enfant qui est en rapport avec les 2 personnages

b) A propos de l'environnement de ces 2 personnages


par Sarah Lesselbaum


Un nom me vient qui flotte en guise de visage entre mes grands-parents : 

Serge

Nom fameux, nom répété, nom sussuré, nom raconté,

Serge le bel enfant, Serge aux boucles d'or

Serge le frère de mon père

le frère perdu, le fils disparu

et qui pour moi a toujours existé

dans le bruissement des mots, des souvenirs évoqués au présent,

qui nous tranportent, nous les enfants, dans l'hier si facilement.

Ce visage il est vrai si doux, et les photos en témoignent, est devenu éternité

et promesse de tous les possibles.

Plus tard j'ai su, qu'à l'aube de son mariage,

un banal accident les avaient séparés pour longtemps...



Par Marcel Valard


Sur le chemin de l'école

Très jeune, j'avais un long chemin à pied pour aller à l'école.

A l'époque, la dixième, une classe de 46 élèves, un maître, une baguette, des bancs à échardes qui piquaient les fesses.

Je partais le long des garages, chaque porte à persienne avaient sa couleur, le mâchefer noir du chemin brillait les jours de pluies.

Au tournant, je revois ses haies de troènes bien plus hautes que moi, parfois taillées au cordeau, parfois elles ressemblaient à des cheveux peignés en pétard.

Leurs fleurs blanches embaumaient l'espace.

Je cheminais.

 

Rue de Fives, aux jardins ouvriers, nous passions sous la haie par un petit passage tout tracé par des animaux. On se faufilait pour faucher des tiges de rhubarbe un peu rouge à la base que nous suçotions, les trouvant astringentes à souhait, mais bonne du bonheur de la marotte.

Un peu plus loin, selon la saison, la ferme Alégard exhalée ses fragrances, à l'automne l'ensilage de betteraves. Quelle mauvaise odeur.

Puis la côte, pas bien pentue, mais longue qui nous menait au grand carrefour de la rue de Lille. Là le choix : à droite par les petites maisons biscornues ou à gauche par les grandes maisons et leur bow window .

La traversé n'était pas dangereuse, peu de voiture passaient.

 

J'arrivais à l'église Sainte Jeanne d'Arc, petite bâtisse cernée de marronniers immenses, fleurs blanches au printemps, pagaille de marrons brillants à l'automne, à peine sorti de leur bogue piquante, j’en faisais provision.

Je longeais l'école de jeunes filles, j'étais à l'époque trop jeune pour m’y intéresser.

Il me restait quelques centaines de mètres pour me perdre dans le tohubohu de la cours de récréation.

Il y avait un aller, et donc un retour. Le retour même trésor de marrons.

Sur la fin du parcours, Rue de Fives, la tentation était trop forte, la sonnette du vieux monsieur que l’on tirait. Sales garnements, bien sur il sortait, vitupérait, et nous de se sauver, riant, courant.

Ce qui me fait dire aujourd'hui, s'il n'était pas sorti, aurions nous continuer à tirer sa sonnette.

 

 

 

c) Un samedi ou un dimanche chez nos deux personnages


Par Sarah Lesselbaum

Les vacances chez Pépé Charles et Mémé Germaine, c'était tous les jours dimanche.

Pas de réveil, pas d'empressement, le temps qui s'étire et nous invite à découvrir tous les recoins du temps, tous les trésors de l'appartement.

Fouiner dans l'établis de maroquinier de mon grand-père, s'emparer de ces ouvrages de cuir finement travaillés, empilés dans des tiroirs, ayant fini leur histoire, mais toujours enveloppés de leur délicat papier de soie ou camouflés dans des boites qu'on s'empressait d'ouvrir, avides de nouvelles trouvailles !

Rester allongée de longs moments sur le lit d'amis au bois sombre semblant provenir de l'éternité. Sentir sous la peau le couvre-lit bleuté au toucher inhabituel et perdre son regard dans la contemplation de bibelots, de shmatès si précieux !

Descendre au square, avec pépé, pour se promener, puis remonter.

Le temps suspendu au coeur d'un autre temps.


Par Marcel Valard

 

Le dimanche, le levé n’était pas bien différent des autres jours, dès huit heures, il nous fallait gagner les bancs de l'église.

 

La seul différence, c'est qu'il fallait faire fi du petit déjeuner, jeune eucharistique oblige.

 

Il était heureux que c'était une messe basse, vite dite, vite célébrée.

 

Notre cohorte de louveteaux, se rendait dans ce petit local humide et froid. La cheftaine "Akéla" s'évertuait à allumer, avec des bûches un petit poêle à bois, la fumée dégagé par cet échantillon de calorifère nous faisait sortir.

 

Je revois le sol carrelé de tomettes rouges d'où transpiraient jusqu'à luire l’humidité du lieu. Je ne me souviens pas si le chocolat chaud avait été préparé sur ce feu, dieu qu'il était bon... Il est vrai que ce n'était pas "le corps du Christ" petite hostie de pain azyme qui nous avez rassasiée.

 

Jeux, passage de brevet, promesse autour du fanion, signe de connivence, les deux doigts levés comme le signe de la victoire, à la hauteur du béret, orné de l'écusson à l'image d'une tête de loup et de ses deux étoiles quand enfin nous devenions sixénier, chef de sixaine.

 

Puis retour à la maison ou le repas dominical nous attendait.

 

Le plus difficile, c'était le dimanche soir, après le film du dimanche après midi, diffusé sur notre petite télévision noir et blanc. Sa fin n'augurait rien de bien de la semaine à venir, des craintes qui tordaient le ventre, des craintes du travail scolaire, pas fait, mal fait.

 

L'incommensurable désir de sortir, de s’aérer, de fuir l'espace clos, (à l’époque, les cigarettes c'était bien). Devenait si fort que bien des fois, maman me stoppait, manteau sur les épaules, pour manger la soupe.



d) Une journée d'un des deux personnages


Par Sarah Lesselbaum

Une jounée que n'aurait jamais vécu ma grand-mère, du temps où je l'ai connue.

Se lever vers 10 heures, fouiller dans son armoire pendant 50 minutes pour choisir la tenue du jour, passer 1 heure dans la salle de bain, le temps d'un bain moussant jusqu'aux oreilles puis maquillage sophistiqué jusqu'au rouge cerise au bout des lèvres.

Sortir enfin de la maison sans une once de ménage. Au programme : les boutiques sur les Champs Elysées, pause déjeuner avec les copines, séance ciné à 17 heures, retour au bercail à 19 heures et sandwich pour tout l'monde !

Non, Mémé Germaine n'aurait jamais oser passer une journée pareille !

Mémé Germaine, c'était plutôt : Lever matinal, chaussons à pas feutrés sur le parquet, un brin de toilette, puis filer sans bruit à la cuisine, mettre le tablier, préparer le petit déjeuner, veiller à ce que tout soit prêt, murmurer pour ne pas déranger, et organiser la journée pour mon Pépé.

 

Par Marcel Valard

La journée comme a l'accoutumé

Démarrait par le tour de l'atelier

L'équipe au complet

Il fallait vérifier

Que chaque poste était occupé

Ou alors prévoir à bien vite le remplacé

C’est la poignée de main obligé.

Quand t'a effectué la tournée

Et que tout va bien, c'est la fin de la journée

Enfin presque, tous les compagnons

Chacun à leurs postes, le travail feront

A moins d'un incident, d'un accident

Tu t'en sortiras

Ton stress tu maîtriseras

 Assurer la continuité du service

Assurer la continuité de la production

Assure sortie du produit


17 janvier 2012

Paroles d'enfance 2 - Poésie ludique

1) Poême du chat (pour Claude Roy) à remplir : nous n'avions que les mots en gras


Par Marguerite Cellier

 

Quand on est chat…on est chat toute sa vie

On miaule pour se faire caresser

En se frottant contre les jambes de son maître

On ronronne

Quand on est chat on est chat….c’est tout.

 

Quand on est chat on n’est pas chien

On ne montre pas les dents

Parce que ce n’est pas élégant

On ne mange qu’avec délicatesse

Quand on est chat tout est finesse.

 

On rêve

A se faire pardonner, car

Au soir naissant

On se glisse dans le noir

Au petit jour, on rentre

Pour se reposer.

 

On est celui à qui tout est permis

Et pour qui les câlins n’ont pas de prix.


Par Marcel Valard

Quand on est chat, on est chat

On se love comme un pacha

En dormant, tu rêves de chasse aux rats

On se réveille et s'étire du haut en bas

Quand on est chat, on est chat


Quand on est chat, on n'est pas

On ne peut faire, sur deux pieds des pas

Parce que en pattes c'est deux à la fois

On ne mange avec ses doigts

Quand on est chat, on est chat

On se gratte derrière l'oreille

A se lécher la bedaine

 

Au diner, je réclame la pâtée

Pour que je sois rassasié

 

On est celui qui invite sa maitresse

Et pour qui je suis le maitre.


 

Par Sarah Lesselbaum

Quand on est chat, on est chat

On fend tout ce que l'on voit

En étirant notre pupille

On est fier d'avoir des yeux comme ça !

(Quand on est chat on est chat)


Quand on est chat, ont n'est pas mal

On ne ressemble en rien au rat

Parce qu'on est beau comme des rois

On ne se vante pas : c'et comme ça !

Quand on est chat, ont n'est pas mal

 

On s'étire, on se pavanne, on passe son temps

A se regarder dans les miroirs

 

Aux petites souris on tire la langue

Pour leur faire peur, ça va de soi !

 

On est celui que tous envient

Et pour qui le soleil brille

(Quand on est chat, on est chat)


2) Il pleut des poèmes - Petit texte cours

"Je m'souviens dans mon enfance..."

 

Par Marcel Valard

Je me souviens dans mon enfance

Des jeudis chez mon parrain

De la station électrique qui servait de débarras

Quand avec cousine, cousins

Du vélo, faisons des tours dans le jardin

De la réparation des chambres à air

Du talc qu'il fallait appliquer

Pour qu'elle glisse à son emplacement

A remettre avec

Les mains, les pieds, jusqu'au

Clac final du pneu sur le fond de la jante

Roue montée, coup de pompe donnée, et

En avant la ronde.

 

Par Sarah Lesselbaum

Je m'souviens dans mon enfance

mon père à la salle de bain

à la radio "Paris s'éveille,

il est 5 heures, je n'ai pas sommeil"

 

Je m'souviens dans mon enfance

en rentrant,

le goûter de maman,

à belles dents


Je m'souviens dans mon enfance

Aussitôt imaginées aussitôt dessinées

les idées sur le papier

 

Par Marguerite Cellier

Je me souviens dans mon enfance

Des petits qui dansent

Sur la place ombragée

Grâce aux séculaires marronniers

 

Je me souviens dans mon enfance

Des manèges enchantés

Qui tournaient avec continuité

Et sans nonchalance

 

Je me souviens dans mon enfance

Des Noëls enneigés

Des sapins illuminés

Et des cadeaux sans importance

 

Je me souviens dans mon enfance

Des asperges et des tomates

Des cerises écarlates

Que l’on cueillait avec prudence

 

Je me souviens dans mon enfance

Et bien souvent …j’y pense……

 

 

3) "Si je devenais..."


Par Marcel Valard

Si je devenais un nuage

Je trouverai un nuage qui serait toi

 

Si je devenais un arbre

Dans l'immobilisme je serai

-        Mes racines dans les profondeurs de la terre puiseraient leurs nécessaires survies.

-        Mes branches toutes garnies de feuilles s'élèveraient dans le ciel et puiseraient la lumière

-        Tronc, écorce, sève.

-        Tout un être : raide et tendu

A la recherche de sa survie dans ce monde pas bien comique.


Par Sarah Lesselbaum

Si je devenais un pinceau

je me tremperais dans le bleu de l'océan

pour faire le monde encore plus grand

 

Si je devenais la lumière

je me faufilerais chez les malheureux

pour faire sécher leurs yeux

 

Si je devenais un arbre

je tendrais les bras aux enfants

pour entrer dans la danse...

 

Si je devenais l'arc en ciel

je n'aurais plus besoin de peindre !

 

Par Marguerite Cellier

Si je devenais une cascade

Je tomberais de si haut

Que je ferais des gerbes d’eau.

Je fracasserai les rochers

En faisant un bruit d’enfer.

Puis, au bout de ma chute

Je trouverai le repos

Dans les bras d’un joli cours d’eau….

 



4) à la manière d'Alain Bosquet : 

"Je voudrais être, voyons par exemple

l'ambassadeur du millepattes

auprès du tournesol"


Par Marguerite Cellier

Je voudrais être une coccinelle pour pouvoir ouvrir mes ailes

et m’envoler pour frôler les pâquerettes, les primevères,

et me cacher dans les clochettes du muguet.

 

Si je suis capturée par un enfant je lui dirai

« souffle tout doucement et j’ouvrirai mes ailes pour monter dans le ciel »

Puis je lui confierai un secret : « tu viens de capturer une bête à Bon Dieu….

alors n’hésites pas, souffle doucement et fais un vœu ! »

 

Par Marcel Valard 

Je voudrais être …

                   La buche qui dans l'âtre du début jusqu'a sa fin se consume, rayonnant de toute sa chaleur, jetant mille escarbilles.

Toutes ces fleurs de lumières. Eclairant sporadiquement tel un stroboscope la scène jouyeuse de ce réveillon familial. 

                   La fin ce n'est rien quand … tout est bien.


Par Sarah Lesselbaum

Je voudrais être

une feuille dans le vent

pour voir de là-haut la vie qui m'attend

 

Je voudrais être 

un chêne centenaire

pour regarder l'histoire des hommes


Je voudrais être

à côté de Jupiter

pour voir comme c'est petit la terre

 

 

5) Poême à compléter

 

 

Par Marcel

Non il n'est pas fou

Celui qui parle du temps

Aux heures, aux minutes, aux secondes

 

A l'instant

Aux moments

Qui laissent couler

 

Il n'est pas fou

Celui qui voit

Dans le temps qui passe

Et repasse

Dans l'instant… le plaisir

 

Non il n'est pas fou

Il rêve, que ce temps

Et même, que cet instant

Sous le ciel … au printemps.



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3 janvier 2012

Paroles d'enfance 1

plume

1) Divagations à partir de quelques mots d'un poême de Jacques Prévert :

"Parole de l'enfance"

Les mots en gras sont les seuls qui nous ont été laissés du poême. Nous devions compléter.


Par Marguerite Cellier

 

L’enfance c’est la confiance

Qui paraît nous enchanter

Qui peut nous émouvoir

C’est rien avec méfiance

C’est rien que de l’espoir.

 

L’enfance c’est l’aventure

Qui nous capture

De rien on fait un tout

De tout on fait un rien

De la vie on attend l’infini.

 

L’enfance c’est un pas vers l’adolescence

Qui nous fait prendre conscience que

Pour faire de nous des Hommes

Nous devrons lutter

Le reste des années.

L’enfance c’est l’insouciance.

 

L’enfance c’est un passage obligé

C’est toujours recommencer

Et ne pas se décourager

Mon père me l’a montré

L’ennui c’est quand tout est fini.

 

L’enfance c’est pouvoir se réfugier

Il est si doux de se confier

Il est si dur de se méfier

Les adultes ont oublié

Tous, ce qu’était leur enfance.

 

L’enfance c’est pouvoir espérer

L’enfance c’est savoir aimer.



Par Sarah Lesselbaum

L'enfance

Qui peut nous entendre ?

Qui peut nous comprendre ?

C'est rien avec une simple flexion des genous

C'est juste une question de point de vue.

 

L'enfance est une île aux merveilles

Qui nous fait

De toutes les couleurs

De toutes les hauteurs

De toutes les humeurs.

 

L'enfance est un coffre à trésors

Qui reste ouvert toute la vie

Pour faire briller nos pupilles

Nous propulser vers l'infini

Le coeur ouvert à l'aventure

L'enfance est pure.

 

L'enfance est un roulis sans fin

C'est encore plus beau le jour

Et lorsque vient la nuit

Mon père me croit endormi

L'ennui c'est qu'il se trompe : je rêve...

 

L'enfance est la vraie vie

Il est dommage qu'on l'oublie

Il est dommage qu'on la fuit

Les adultes croient réussir

Tous se sont perdus.

 

L'enfance est lumineuse

L'enfance est orageuse.

 

Si les enfants ont de grands yeux

Si les adultes les ont fermés

Si par chance vous nous avez compris

Il jaillira une vie de lumière !

 


Texte N°1

 

Par Marcel Valard


Foto MOI002 (1) 


L’enfance début de vie

Qui peut en joyer

Qui peut nous en pleurer

C’est rien avec les mots

C’est tout avec notre cœur

 

L’enfance l’apprentissage

Qui nous pousse

De 0 à apprendre

De 0 à lire

De 0 à compter

 

L’enfance c’est la joie

Qui fait rire

Pour faire de

Nous des êtres joyeux

Le meilleur de

L’enfance c’est le bonheur

 

L’enfance des larmes

C’est encore vrai

Et des pleurs

Mon père où es-tu

L’ennui tu n’es plus !

 

L’enfance lève le nez

Il est haut

Il est absent

Les adultes sont les tyrans

Tous sont les méchants

 

L’enfance des rires

L’enfance des pleurs

 

Si les hommes

Si les femmes

Si par chance ils s’aiment

Ils donnent le bonheur.

 

Texte N°2

L’enfance c’est cet instant

Qui peut nous faire grandir

Qui peut nous faire plaisir

C’est rien avec les autres   

C’est bien avec ma mère 

 

L’enfance c’est magique

Qui nous fait tout découvrir

De moi

De toi

De tous

 

L’enfance c’est la peur

Qui effraie

Pour faire mal

Nous terrorise

Le bonheur c’est toi maman

L’enfance dans tes bras qui consolent

L’enfance c’est l’obéissance

C’est encore écouter

Et faire

 

Mon père était ce maître

L’ennui c’est après

 

L’enfance tu es petit

Il est grand

Il est gros

Les adultes c’est des géants

Tous des méchants

 

L’enfance des rires

L’enfance des pleurs

 

Si les enfants pouvaient nous dire

Si les enfants pouvaient nous montrer

Si par chance on les écoutait

Il serait onirique ce monde merveilleux.


 

2) Evoquer deux êtres liés à notre enfance

Il se passe des choses du point de vue de l’enfant,

de notre enfance …

 


Par Sarah Lesselbaum                                                                                                                                                              

a) Premier personnage

Paris

Monter à Paris chaque hiver

Pour y retrouver ses grands-parents

Une semaine, tout juste.

 

Arrivée en voiture

Bagages sortis du coffre

Courir devant l'allée, ancienne et combien familière

9 square de Geyter.

 

Sonner sur le bouton rond, pas comme à Lyon

Les portes forgées devant le verre dépoli

L'escalier ciré qui sent bon, qui sent bon !

La montée d'escalier

La boule de marbre à la base de la rampe

Les marches de bois, pas comme chez moi

 

La porte massive

Le nom gravé sur la grande plaque de laiton qui brille sur le bois

Et la question qu'on ne pose plus

"Pourquoi LESSELLE, au lieu de LESSELBAUM ?"

C'est du passé

L'important c'est maintenant :

 

On sonne, instant magique, unique

La porte s'ouvre

Mémé Germaine, toute ronde et petite

Ses yeux gris bleu mouillés

Et son tablier

Avec dans sa main

Comme chaque fois

Enfouie dans son écrin de papier doré,

Notre barre de chocolat préférée !

 

b) 2ème personnage

Pépé Charles, lui, est assis à la grande table du salon. 

Peignoir grenat, écharpe de soie autour du cou, 

grand front plissé par la lecture du journal avec lunettes ombrées au bout du nez.

On s'approche pour l'embrasser, et de son visage sérieux et ridé,

jaillit un grand sourire rempli d'un bonjour à l'accent venu d'ailleurs,

un ailleurs qu'on nous a conté, petit à petit.

 

Les rondeurs de mémé Germaine contrastent avec le corps et le visage émacié de Pépé Charles.

 

La pendule qui trône derrière lui sur la cheminée condamnée

égrenne un temps qu'on n'a pas connu.

Elle sonne tous les quarts d'heure et on aime l'entendre.

Tout est à sa place, exactement comme l'année dernière.

Posée dans la bibliothèque, la photo de son père, notre arrière-grand-père,

avec peut-être un peu plus de poussière,

et au-dessus la balalaïka rapportée d'un autre monde.

 

Et le silence, entrecoupé par quelques formules ordinaires de retrouvailles familiales.

 

Mémé Germaine lui porte la soupe, la compote, 

un menu diète qui, accompagné de gymnastique matinale devant la fenêtre grande ouverte hiver comme été,

firent de lui un centenaire...

 

Remarque de l'auteur : enfant, on savait faire attention à tous ces détails extraordinaires, qui nous permettaient ainsi d'échapper au temps.

 

Par Marcel Valard                                                                                                                                                              

a) Texte 1

Dans la nuit profonde et noire de décembre

Retentissait les cris de la parturiente

Déjà l’eau dans les marmites frémissait

Les linges rangés dans les corbeilles s’empilaient

Le bébé n’était pas pressé

Le papa se froissait les mains

Exclu de ce monde de femmes

Qui du nouveau né à venir s’occuperaient

Le papa contremaitre à la filature

Ne pense pas à son jardin, à ses laitues

Bien qu’en décembre, il en avait quelques unes

Sa gamelle journalière, serait prête

On ne comprendrait pas s’il ratait sa tache

Dès le bébé né, pas de temps de repos

Les autres ne comprendraient pas

Il est né, c’est un garçon appelé Pierre

Lavé, langé, torsadé presque

A la lumière de la bougie ses cheveux noirs déjà bouclés apparaissaient

A l’aube de ce jour, grâce à la tape de la voisine, il pousse le cri qui libère le père, la mère. Il est vivant.

Marie restera à la maison et comme si de rien n’était, sauf une bouche à faire téter, elle reprendrait sa tache, dans la courée avec sa pompe à bras et ces WC au fond le long du mur.


b) Texte 2

C‘était avant la guerre, elle se souvenait de sa mère sourde qui chantonnait des chansons d’un autre âge, du clignotement de la lampe sonnette de la porte, installée dans la cuisine, son père agent de la compagnie d’électricité y avait pourvu.

Cette image presque rétinienne était là, elle ne la quittait pas, maintenant qu’elle était seule avec son père.

Il lui avait ordonnée d’évacuer, avec l’argenterie.

Maréchal des logis chef, il devait rester là.

Toujours seule, en compagnie de vagues voisins, elle avait cheminé comme tant d’autres sur le train, sur les routes, sous les stukas qui mitraillaient la cohorte.

Elle voyait le chasseur sous sa verrière : « je le voyais, il voyait bien que nous n’étions pas des soldats ».

Ils sont arrivés en Bretagne ou là dans cette ferme, enfin, un bon morceau de pain si bien beurré.

Plus d’argenterie. Vie heureuse malgré les conditions…

Le retour dans le noir de la guerre et des privations, ses envies d’ado impossibles à satisfaire, la peur, le manque de tout, la guerre.

 

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Paroles de plumes... Atelier d'écriture
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