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Paroles de plumes... Atelier d'écriture
24 janvier 2012

Paroles d'enfance 3

d'après "Robert et Joséphine" - Suite de l'atelier du 3 janvier

2 propositions : 

a) A propos d'un enfant qui est en rapport avec les 2 personnages

b) A propos de l'environnement de ces 2 personnages


par Sarah Lesselbaum


Un nom me vient qui flotte en guise de visage entre mes grands-parents : 

Serge

Nom fameux, nom répété, nom sussuré, nom raconté,

Serge le bel enfant, Serge aux boucles d'or

Serge le frère de mon père

le frère perdu, le fils disparu

et qui pour moi a toujours existé

dans le bruissement des mots, des souvenirs évoqués au présent,

qui nous tranportent, nous les enfants, dans l'hier si facilement.

Ce visage il est vrai si doux, et les photos en témoignent, est devenu éternité

et promesse de tous les possibles.

Plus tard j'ai su, qu'à l'aube de son mariage,

un banal accident les avaient séparés pour longtemps...



Par Marcel Valard


Sur le chemin de l'école

Très jeune, j'avais un long chemin à pied pour aller à l'école.

A l'époque, la dixième, une classe de 46 élèves, un maître, une baguette, des bancs à échardes qui piquaient les fesses.

Je partais le long des garages, chaque porte à persienne avaient sa couleur, le mâchefer noir du chemin brillait les jours de pluies.

Au tournant, je revois ses haies de troènes bien plus hautes que moi, parfois taillées au cordeau, parfois elles ressemblaient à des cheveux peignés en pétard.

Leurs fleurs blanches embaumaient l'espace.

Je cheminais.

 

Rue de Fives, aux jardins ouvriers, nous passions sous la haie par un petit passage tout tracé par des animaux. On se faufilait pour faucher des tiges de rhubarbe un peu rouge à la base que nous suçotions, les trouvant astringentes à souhait, mais bonne du bonheur de la marotte.

Un peu plus loin, selon la saison, la ferme Alégard exhalée ses fragrances, à l'automne l'ensilage de betteraves. Quelle mauvaise odeur.

Puis la côte, pas bien pentue, mais longue qui nous menait au grand carrefour de la rue de Lille. Là le choix : à droite par les petites maisons biscornues ou à gauche par les grandes maisons et leur bow window .

La traversé n'était pas dangereuse, peu de voiture passaient.

 

J'arrivais à l'église Sainte Jeanne d'Arc, petite bâtisse cernée de marronniers immenses, fleurs blanches au printemps, pagaille de marrons brillants à l'automne, à peine sorti de leur bogue piquante, j’en faisais provision.

Je longeais l'école de jeunes filles, j'étais à l'époque trop jeune pour m’y intéresser.

Il me restait quelques centaines de mètres pour me perdre dans le tohubohu de la cours de récréation.

Il y avait un aller, et donc un retour. Le retour même trésor de marrons.

Sur la fin du parcours, Rue de Fives, la tentation était trop forte, la sonnette du vieux monsieur que l’on tirait. Sales garnements, bien sur il sortait, vitupérait, et nous de se sauver, riant, courant.

Ce qui me fait dire aujourd'hui, s'il n'était pas sorti, aurions nous continuer à tirer sa sonnette.

 

 

 

c) Un samedi ou un dimanche chez nos deux personnages


Par Sarah Lesselbaum

Les vacances chez Pépé Charles et Mémé Germaine, c'était tous les jours dimanche.

Pas de réveil, pas d'empressement, le temps qui s'étire et nous invite à découvrir tous les recoins du temps, tous les trésors de l'appartement.

Fouiner dans l'établis de maroquinier de mon grand-père, s'emparer de ces ouvrages de cuir finement travaillés, empilés dans des tiroirs, ayant fini leur histoire, mais toujours enveloppés de leur délicat papier de soie ou camouflés dans des boites qu'on s'empressait d'ouvrir, avides de nouvelles trouvailles !

Rester allongée de longs moments sur le lit d'amis au bois sombre semblant provenir de l'éternité. Sentir sous la peau le couvre-lit bleuté au toucher inhabituel et perdre son regard dans la contemplation de bibelots, de shmatès si précieux !

Descendre au square, avec pépé, pour se promener, puis remonter.

Le temps suspendu au coeur d'un autre temps.


Par Marcel Valard

 

Le dimanche, le levé n’était pas bien différent des autres jours, dès huit heures, il nous fallait gagner les bancs de l'église.

 

La seul différence, c'est qu'il fallait faire fi du petit déjeuner, jeune eucharistique oblige.

 

Il était heureux que c'était une messe basse, vite dite, vite célébrée.

 

Notre cohorte de louveteaux, se rendait dans ce petit local humide et froid. La cheftaine "Akéla" s'évertuait à allumer, avec des bûches un petit poêle à bois, la fumée dégagé par cet échantillon de calorifère nous faisait sortir.

 

Je revois le sol carrelé de tomettes rouges d'où transpiraient jusqu'à luire l’humidité du lieu. Je ne me souviens pas si le chocolat chaud avait été préparé sur ce feu, dieu qu'il était bon... Il est vrai que ce n'était pas "le corps du Christ" petite hostie de pain azyme qui nous avez rassasiée.

 

Jeux, passage de brevet, promesse autour du fanion, signe de connivence, les deux doigts levés comme le signe de la victoire, à la hauteur du béret, orné de l'écusson à l'image d'une tête de loup et de ses deux étoiles quand enfin nous devenions sixénier, chef de sixaine.

 

Puis retour à la maison ou le repas dominical nous attendait.

 

Le plus difficile, c'était le dimanche soir, après le film du dimanche après midi, diffusé sur notre petite télévision noir et blanc. Sa fin n'augurait rien de bien de la semaine à venir, des craintes qui tordaient le ventre, des craintes du travail scolaire, pas fait, mal fait.

 

L'incommensurable désir de sortir, de s’aérer, de fuir l'espace clos, (à l’époque, les cigarettes c'était bien). Devenait si fort que bien des fois, maman me stoppait, manteau sur les épaules, pour manger la soupe.



d) Une journée d'un des deux personnages


Par Sarah Lesselbaum

Une jounée que n'aurait jamais vécu ma grand-mère, du temps où je l'ai connue.

Se lever vers 10 heures, fouiller dans son armoire pendant 50 minutes pour choisir la tenue du jour, passer 1 heure dans la salle de bain, le temps d'un bain moussant jusqu'aux oreilles puis maquillage sophistiqué jusqu'au rouge cerise au bout des lèvres.

Sortir enfin de la maison sans une once de ménage. Au programme : les boutiques sur les Champs Elysées, pause déjeuner avec les copines, séance ciné à 17 heures, retour au bercail à 19 heures et sandwich pour tout l'monde !

Non, Mémé Germaine n'aurait jamais oser passer une journée pareille !

Mémé Germaine, c'était plutôt : Lever matinal, chaussons à pas feutrés sur le parquet, un brin de toilette, puis filer sans bruit à la cuisine, mettre le tablier, préparer le petit déjeuner, veiller à ce que tout soit prêt, murmurer pour ne pas déranger, et organiser la journée pour mon Pépé.

 

Par Marcel Valard

La journée comme a l'accoutumé

Démarrait par le tour de l'atelier

L'équipe au complet

Il fallait vérifier

Que chaque poste était occupé

Ou alors prévoir à bien vite le remplacé

C’est la poignée de main obligé.

Quand t'a effectué la tournée

Et que tout va bien, c'est la fin de la journée

Enfin presque, tous les compagnons

Chacun à leurs postes, le travail feront

A moins d'un incident, d'un accident

Tu t'en sortiras

Ton stress tu maîtriseras

 Assurer la continuité du service

Assurer la continuité de la production

Assure sortie du produit


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